Vendredi 11 décembre, dernière journée en Europe !!

Une journée en mer aujourd'hui, cool, c'est ce que je préfère, je me réveille quand je veux et là vient le sens des vacances : pas de réveil, pas de montre , pas d'alarme, pas d'horaires... !

En me levant j'entend aux hauts parleurs que dans un quart d'heure, notre "responsable francophone" va faire une réunion d'information, du coup j'y vais, notamment pour en savoir plus sur le passage du canal de Suez, et puis ça me permettra de reperer quelques français. Notre responsable francophone, c'est Rémi, un petit jeune qui fait office d'animateur, de centre d'information, de bureau des plaintes, de conférencier... ! Et c'est le seul personnel français du bateau (sur plus de 1000 personnes!) donc notre bouée de sauvetage à nous francophones... (bon il y a bien des italiens et allemands qui parlent français mais pas mieux que moi l'anglais donc je fais pas trop appel à eux!). Perso, comme je suis pas râleuse et que je n'ai pas besoin de savoir comment faut s'habiller pour aller dans le désert ou si la demie heure de marche de l'excursion est longue (je vous jure que c'est les questions que les gens posent tout le temps!), je le sollicite pas trop mais ça fait un repère quand même. La réunion n'est pas très instructive, 3 minutes sur le canal et 30 pour les excursions à venir...

Après je vais directment manger, j'aime bien arriver au tout début du service, il n'y a encore presque personne et je peux manger tranquille en bouquinant. 

L'après midi et la soirée passeront vite : lessive à la main (tout sèche en deux heures, le vent chaud, c'est pratique!!), importation et tri de photos, guitare, thé avec Véronique et Laurent avec qui ont se mets d'accord sur les escales d'Israel et de Jordanie. Comme moi, ils n'ont pas l'intention de dépenser une fortune pour faire les excursions et préfèrent prendre des transports locaux. On échange nos renseignements et idées. On calcule, ce qu'il y a de mieux à faire et comment s'organiser pour toujours être sur d'être à l'heure sur le bateau. 

La vue n'est pas des plus photogénique aujourd'hui... pourtant de ma cabine, c'est magnifique toute cette étendue ! Je passe beaucoup de temps à regarder la mer... toujours pas de baleine à l'horizon ! 

Le soir, je vais manger au resto, j'ai pas trop le choix, ce soir il n'y a pas de buffet. Je retrouve les deux sêtois et la chinoise. Les repas sont très bons, mais c'est long et les discussions sont limitées. Heureusement, il y a Marvin ! Après avoir été voir ce que donne le spectacle du soir, je rentre dans ma cabine, lavage de cheveux, et film. Au milieu du film, je me rend compte que le bateau est arreté. Je vais voir sur mon balcon.

Ce soir, vers 22h, alors qu'il fait nuit, le bateau s'arrête. Nous sommes à l'entrée du canal de Suez, là, plein de bateaux (porte-conteneurs, etc...) s'apprêtent à passer la nuit pour emprunter le canal à la première heure demain matin. C'est un peu surréaliste, après une journée tout seul en mer, au milieu de toute cette eau, sur notre ville flottante, immense mais perdue dans la mer, nous voilà un bateau parmis d'autres, très grands aussi, arrêtés pour la nuit. Il fait nuit noire, on ne voit ni les étoiles, ni la côte, qui pourtant ne doit pas être très loin. Le canal est large de 300m, 200m sans les bords : impossible pour deux gros bateaux de se croiser. Donc, pour franchir le canal, les bateaux sont organisés en "convoi", deux fois par jours on ouvre le canal aux bateaux qui vont vers le sud, une fois par jour à ceux qui vont vers le nord.  Et on croise quand il y a un lac.

C'est une émotion particulière que d'attendre ici, à la sortie de la Méditerranée et à l'entrée de la Mer Rouge. Cette porte d'entrée vers l'Orient, l'Asie, l'Océan Indien... dire qu'avant ils faisaient le tour de l'Afrique...  Et puis, Suez c'est une construction gigantesque, un conflit international important, le Graal pour tous les pays.

  Je m'étonne ne pas être seule, à 23h sur le pont, décidément, les petits vieux, ils dorment jamais !!  ("petits vieux", c'est dit avec beaucoup d'affection évidemment)

Construction du canal

ça fait un moment qu'ils y pensent...

En fait, y avait déjà eu un canal entre le Nil est la Mer Rouge dans l'Antiquité, le canal des Pharaons. Mais entre - 2000 et 700, il a été détruit et reconstruit plusieurs fois et finalement, détruit au VIIIe siècle pour des raisons de protection (facile d'attaquer une ville si on vous fait un joli chemin pour y aller...) Du coup, pour commercer entre l'Europe et l'Asie, y a intérêt à bien s'entendre avec les Egyptiens puisqu'il faut passer par leur pays pour ramener des épices à la maison ! Et puis ça coûte trèèèès cher, les Egyptiens font payer des belles taxes.

Jusqu'au jour où (en 1500 environ) Vasco De Gama découvre le Cap de Bonne Espérance (ben oui, tiens, si on contournait toute l'Afrique !) ... n'empêche, c'est moins cher ! Ceux qui passaient par l'Egypte sont un peu dég' que les portugais passent par là et "gagnent la guerre de la concurrence" des épices! Donc l'idée d'un canal revient... mais personne n'a les moyens de le faire (en Egypte, dans l'Empire Ottaman c'est un peu pas top le moment!)

Et en 1820, les français se reposent la question et peuvent financer. Le canal est finalement construit en 1869 après 40 ans de négociations et 10 ans de construction.

Rencontre du jour : le québecois. Je ne sais plus son nom. C'est un drôle de type de 50 ans. Comme tous les québécois, au premier abord il a l'air sympa, il est marrant avec son accent, il est social et parle beaucoup. Il est à la table à côté de la notre au restaurant. Mais, pas comme les autres québécois qu'on finit toujours par adorer, ben lui en fait, il est un peu bizarre, mais gentil. Du coup, on "l'invite" à notre table régulièrement.