Reveil dur dur ce matin, je me suis rendue compte, hier soir tard avant de dormir que de grosses sommes d'argent avaient été prélevées sur mon compte ces trois dernières semaines, j'ai donc très mal dormi, imaginant les galères administratives à venir et la perte de plus de 1000€... Je me suis concentrée pour ne pas paniquer, pas pleurer, je suis restée en apnée, me disant que je pleurerais plus tard si on m'annonce que je ne récupérerais pas tout mon argent ...

Et donc ca y est, première galère et pas dès moindre de mon voyage. Alors que, quand j'annonce que je pars toute seule en voyage, je répond toujours que je n'ai jamais eu de problème particulier, ni vol, ni carte bleue engloutie, ni aucune galère, là, ça commence mal !!

Je passe donc ma matinée sur Skype, avec ma famille qui appelle la banque, va porter plainte à la gendarmerie, imprime tout ce que je lui envoie par mail et transmet aux services compétents. Finalement tout s'arrange très vite : la banque avait effectivement constaté une utilisation "inhabituelle" de mon compte et depuis une semaine bloquait tout les paiements frauduleux, ils vont pouvoir après que,quels démarches me rembourser , merci la banque postale ! Le gars au téléphone a grandement facilité les choses : démarches claires et rapides, bref problème résolu ! Et au final, tout cela n'a pas eu lieu à cause de mon voyage et ça serait arrivé même sans que je parte, je m'en serais juste rendue compte plus tot si je n'avait pas été sur mon bateau (je précise ça pour les non voyageurs : ce genre de galère ne doit pas être une excuse pour ne pas aller à l'étranger, n'est-ce pas !)

Il est 14h quand le problème est résolu , du coup, mon programme de la journée est remis en question, je devais aller poster un colis ce matin avant que la poste ferme, réserver mon billet de train pour demain, visiter la ville... Je vais devoir décaler mon départ de Colombo d'une journée, pour la prochaine étape, ce sera donc lundi!

Je vais quand-même visiter la ville et trouver des renseignements pour mon colis. 

Première étape: prendre le bus au Sri Lanka . Je trouve facilement mon chemin pour sortir de mon quartier et aller sur la grande artère ou les bus passent, j'y arrive en 20 mn à pied, le temps de constater que non, je ne passerais pas inaperçue dans ce pays (comme sur tout le continent asiatique d'ailleurs), moi je prend mon air le plus normal possible, genre "je suis comme tout le monde je vais prendre le bus" , je ne prend même pas de photos, je ne regarde pas mon plan (parce que j'en ai pas!), mais non, décidément, tout le monde me regarde ! Mais pas le côté pénible des gars qui vont me suivre, des femmes suspicieuses et les regards bien lourds connus dans quelques pays, nan, les enfants crient fièrement des "hello!", et les adultes observent et me rendent très vite un sourire ou un bonjour. Il y a quelques "where you come from ?" de gars qui s'ennuient mais je répond brièvement d'un "from France, bye ! " avec le sourire, mais en traçant, et personne n'insiste. 

Quand j'arrive sur la grande route, changement d'ambiance, tout le monde marche vite, personne ne regarde personne et de toutes façons, il vaut mieux être concentrée pour traverser une 2 fois 3 voies en Asie ! Enfin, quand je dis 2X3 voies, ca c'est officiellement parce que pour certains, il semblerait que la route  soit une 2X5, vu comme ils se faufilent pour doubler ! Hi hi, je parviens à traverser et je suis entière quand j'arrive à l'arrêt de bus !

Je connais le numéro du bus que je peux prendre, le 125, mais il y en a d'autres. Le problème c'est que certains bus n'ont pas de numéro en chiffres arabes, c'est très joli le cinghalais, on dirait des ornements , mais ça ne m'aide pas ! Je demande à une dame quel bus pour aller au Fort (c'est le "centre ville"), elle m'indique de monter dans un bus, le meme qu'elle d'ailleurs,  mais une fois dans le bus, quand le "rabatteur" me demande où je vais pour savoir combien je dois, on se rend compte que ce 'est pas du tout le bon. Sympa, le gars s'arrête tout de suite, prend le temps de me dire le numéro de bus que je peux prendre, le 138. A peine descendue, le 138 arrive, c'est écrit en chiffres arabes donc c'est sur, et je paie donc mes 15 roupies srilankaises (10centimes d'Euro!) pour  traverser la ville. En fait, c'est plutot simple quand tu arrives à faire comprendre ta destination. Le bus est presque plein et tout le monde a une place assise. Musique indienne à fond, klaxon et douze risques d'accident à la minute, wouhou, je suis bien au Sri Lanka ! 

Je suis très concentrée tout le trajet, j'essaie de comprendre un minimum dans quelle partie de la ville nous sommes pour demander à descendre au bon moment. Je connais quelques noms de rue proches de ma destination et dès que j'en aperçois une je me leve vite et un gars tire la sonnette pour moi, je descend au bon endroit ! 

Je trouve facilement la poste, les gens se décarcassent pour répondre à mes questions (différents moyens d'envoi, par bateau, par avion, prix d'un colis, quand le service d'envoi est ouvert,  etc. La guichetière est adorable est trouvé toutes les réponses, le responsable fait semblant d'aider mais vécu plein de bonne volonté, son emplyée sait mieux que lui ! Il me demande que veut dire "comment tu t'appelles?" (Qu'il dit dans un français parfait) en anglais, il avait appris cette phrase en cours de français et ne sait plus ce que ça veut dire, "ah, it's "what's your name?", thank you, I didn't remember!" Il est rigolo, j'ai l'impression d'avoir résolu une grande énigme, il est super content!

Puis petite balade dans le quartier du Fort.

Ce quartier est le "quartier historique" de Colombo, non pas pour ses vieux temples, ses vieilles statues, mais pour les vestiges de l'époque coloniale, ici tout a été laissé comme il y a 60 ans ! Et les bâtiments, pas retapés du tout, ne sont pourtant pas laissés à l'abandon, ils sont utilisés. 

Le grand magasin Gargills, comme avant... sauf le contenu, un peu plus "cheap" !

Les banques se partagent littéralement les bâtiments coloniaux !

Le terminal portuaire

 quartier de Pettah, autre ambiance !

Retour dans mon qaurtier : le long de la riviere